mercredi 26 septembre 2007

Le terrible récit

Elle repris là où ils s’étaient séparés. En 1913 à la cour du tsar. Elle lui avait collé une rouste de première classe ce jour là. Ils s’étaient disputés parce qu’elle fleuretait un peu trop avec ce démon de Raspoutine. Et Hubert n’avait jamais vraiment pu déterminer la nature du barbu – vampire ou chasseur ? Ce qui était sûr c’est qu’il ne l’avait jamais pu le sentir. Ils s’étaient perdus de vue pendant la Grande Guerre. Hubert était resté à l’arrière bien tranquille à saigner des veuves en France, tandis que Rosa était en Russie – sentant que le temps du changement était venu. Elle avait été là pour le tsar et ses ministres… et avait même eut (paraît t’il – mais Hubert n’avais jamais pu confirmer) une aventure avec le jeune Joseph Dougatchvili, lui donnant au passage un certain goût pour le sang…mais c’était une autre histoire. Rosa et son côté show off, a toujours vouloir faire la une des journaux…
En fait, Hubert compris vite que l’histoire remontait à bien avant. Il voyait Rosa venir. Les rumeurs avaient courues sur le sujet – mais jamais rien de confirmé. Sophie la Harpie lui avait livré une version – mais apparemment Rosa en avait une autre. Il la croyait morte et enterrée. Evidemment, ce n’était pas le cas.
Si il repenais les choses à leur commencement, c'était en 1588. Il était alors un nobliau fringuant se baladant en Europe en quête d’aventure. C’était en Hongrie, il venait juste de se marier avec Rosa et ils étaient partis visiter de la famille. C’est sûr c’était le genre de rencontre qu’on oubliait pas. Elisabeth Báthory était une cousine éloignée. Bien sûr elle était devenue beaucoup plus proche après ce qu’il s’était passé. Elisabeth était la mère vampire d’Hubert. L’oedipe vampire est un peu compliqué à gérer. Surtout quand comme dans le cas d’Hubert, il avait été aussi proche d’Elisabeth. Il faut dire que c’était une beauté de premier choix – et qu’elle savait en user. Evidement Rosa n’avait pas vraiment apprécié de se faire voler la vedette. Mais Elisabeth l’avait alors enfermée dans son château et lui avait donné assez rapidement le baiser de la mort. Habituellement Elisabeth s’amusait un peu avant de découper ses victimes en morceaux dans des tortures sophistiquées, mais Rosa lui plaisait et elle avait senti son potentiel. Hubert n’en avait rien su, à se la couler douce en Transylvanie, en ayant oublié Rosa, sous le charme d’Elisabeth. Rosa s'était échappée et était tombé sur le poil d’Hubert et avait fini par réussir à coller ce procès en sorcellerie à sa mère. L’Oedipe est terrible chez les vampires, surtout si vous ajoutez une bonne dose de jalousie. Elisabeth avait fini emmurée dans son château après son procès. Hubert avait passé un sale quart de siècle, pourchassé par Rosa et autres chasseurs avant d’aller atterrir en Irlande, bien loin de l’Europe centrale. Ils avaient conclu alors un pacte de non-agression – s’envoyer des armées de mort vivant l'un sur l'autre dans toute l'Europe n’avait plus aucun sens.
Elisabeth avait fini par être reportée morte entre ses quatre murs. Et c’est là que l’erreur se profile, car elle arriva à s'extraire de sa prison. La maçonnerie hongroise avait encore quelques progrès à faire. Evidement, elle avait cherché à se venger de Rosa et s’était ensuivie une guerre mémorable entre les deux mégères. Rosa avait finalement eut le dessus – et sous les yeux d’Hubert elle avait planté Elisabeth d’un joli pieu. Mais comment était elle revenue pour leur pourrir la vie à tout les deux ? C'est là que le récit de Rosa devenait intéressant.

vendredi 21 septembre 2007

Sale temps

Quelle déveine !! Alors qu’il pensait pouvoir se détendre un peu en terre connue, bosser enfin tranquillement et réfléchir au retour de Rosa et à ce que cela impliquait. Et là voilà là, juste sous son nez, souriante et paradant avec sa nouvelle coupe de cheveux dans le genre casque de playmobil et son tailleur ridiculement près du corps. Elle avait toujours aimé en faire trop Rosa.
Bertrand aux anges : « Ah !! Vous avez déjà travaillé ensemble !!! Mais c’est merveilleux, cela va donner un imput supplémentaire à ce séminaire, je suis positivement ravi !!! »
Ce crétin souriait à s’en décrocher les mâchoires en sautillant d’un pied sur l’autre encore un peu et il aurait battu des mains comme un enfant de 4 ans à qui l'on vient d’acheter une glace !!!
Rosa, enchaîna aussi sec : « Parfaitement, Hubert et moi avons traversé bien des tempêtes ensemble et notre complicité légendaire ne pourra qu’être constructive pour l’avenir des alcools Pimper !!"
Tu parles Charles, ce qu’elle s’en tapait des alcools Pimper cette pimbêche !!! Hubert était repris par cette tension de la mâchoire qui ne cessait d’aller et venir depuis quelques semaines …. Il ne tenait plus en place il fallait qu’il parle à Rosa en privé. Il allait lui arracher les yeux à cette sorcière.
Ce fut Rosa, une fois encore, qui prit les choses en main : »Allons Hubert, laissons Bertrand tranquille et venez avec moi que je vous montre votre chambre, vous en profiterez pour me raconter ce que vous devenez, j’ai l’impression que cela fait des siècles que nous ne nous sommes vu .»
Une fois qu’ils ne furent plus à porter de regard Hubert s’écarta brutalement de Rosa et se retourna en la fixant de son air le plus mauvais : » Putain Rosa, tu vas me dire ce qui se passe ? C’est quoi cette foire ??? D’abord tu m’envoies tes sbires puants dans les catacombes et maintenant te voilà ici en train de foutre le Bronx dans la partie claire de ma vie !! C’est vraiment pas clean !!! Tu connais les termes de nos accords, on intervient pas dans la partie claire de nos existences !!! Alors, pourquoi tu… »
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase elle avait plaqué sa main sur sa bouche pour le faire taire.
« Mon pauvre Hubert, t’es toujours le même moulin à parole, une vraie pétasse !!!! Imagine-toi bien que cela ne me fait pas plus plaisir qu’à toi d’être ici !! J’ai même du accepter ce boulot naze pour les alcools Pimper, ce qui soit dit en passant, à côté du poste que j’ai lâché à Bombay est de la fiente de moineau !!! Alors ferme ta grande gueule et écoute bien ce que je vais te dire. » Et Rosa, commença le terrible récit…..

lundi 17 septembre 2007

Le bon vieux temps (2)

Ce ne fut pas Rosa, mais sa vielle copine, Sophie la Harpie qui passa par la fenêtre. Comme d’habitude elle était sapée en créateur des serres à la tête. Il faut reconnaître que ce n’était pas facile de s’habiller avec ses mensurations. Deux mètres dix, une paire d’ailes géantes dans le dos, mais Sophie avait toujours été un peu minette et très coquette. C’est sûr que c’était raté pour les escarpins avec ses ergots…Sophie était une vieille amie de couple, et était restée proche de Hubert après sa séparation avec Rosa. Sa condition de Harpie n’était pas facile à assumer à notre époque – surtout pour une folle de shopping comme Sophie. Et allez dissimuler une paire d’ailes de plus de quatre mètres d’envergure sous une robe de créateur…
Sophie minauda un peu – et entra dans la pièce, en laissant quelques plumes dans l’embrasure de la fenêtre.
- "Hubert, mon chéri comment va tu ? J’ai appris que Rosa était revenue ?" dit elle de sa voix mélodieuse.
Hubert grommela.
- "Je sais. Quelques uns de ses ravissants amis sont sortis de leur tombe pour venir me saluer…"
Sophie repris, sans avoir écouté Hubert
- "Je l’ai croisée hier, elle était absolument fascinante comme à son habitude. Je comprends toujours pas comment vous avez pu vous séparer…"
Sophie avait un problème de concentration – elle était incapable de maintenir une attention de plus de trente secondes.
- "Quand nous avons devisé sur ta personne, elle s’est vraiment fâchée…vous vous êtes revus récemment ? "
- "Oh, tu sais, ça fait un bail que je l’ai pas vue… une bonne centaine d’années. "
Ils continuèrent en échangeant des banalités. Sophie continuait à le draguer un peu – mais ça faisait longtemps que Hubert ne l’écoutait plus vraiment. Elle finit par prendre congé après un ou deux verres de Whisky Irlandais, tout en bavardant sur le bon vieux temps et sur la difficulté de s’approvisionner en chair fraîche de qualité. Sophie était toujours là au bon moment et sentait exactement quand Hubert avait besoin de partager quelques souvenirs – les harpies avaient un sens pour ça.

Le lendemain, Hubert partait pour son séminaire en Irlande avec les alcools Pimper. Avion de nuit jusqu’à Belfast, puis un peu de route. Il était ravi de retrouver la lande Irlandaise – la seule chose de valable dans tout ce voyage. Arrivée à l’hôtel – pour une fois ils faisaient ça bien - un château refait à neuf, pas trop éloigné de son ancienne propriété. S'il se rapellait bien, il s’agissait du château de Lord Oligan, qui s’était fait massacrer pendant la grande rébellion de 1641. Hubert sentait que cela allait être très difficile de retrouver tant de vieux souvenirs, sans pouvoir se jeter sur la nourriture comme au bon vieux temps.
Un de ses clients, un simple d’esprit nommé Bertrand le pris et lui fit faire un tour du propriétaire.
- "Oh, très cher Hubert, nous ne vous avons pas présenté à notre nouvelle directrice Marketing…"
Hubert se figea.
- "Bonjour Hubert", fit Rosa.
Hubert repris son souffle et, à l’adresse de son guide :
- "Si… nous nous sommes croisés dans une autre vie…"

lundi 10 septembre 2007

Le bon vieux temps

L'avenue d'Iena était étrangement déserte, Hubert décida de rentrer à pied en longeant les quais. Tout ça sentait mauvais. Les zombies ça aiment se déplacer en troupeau soit mais là quand même ils étaient un peu nombreux pour que ça ne soit pas bizzare. Il allait vraiment falloir qu'il tire cette histoire au clair et il serait pas étonné que le retour de cette garce de Rosa n'ai pas quelque chose à voir avec ça.

En attendant, il avait grave les crocs, ce petit intermaide l'ayant laissé sur sa faim. Il décida de faire un détour par le Père Lachaise, c'était un peu loin mais là il était toujours certain de pouvoir se faire un encas. Ca ne rata pas, un petit couple d'intellos romantiques était venu rendre hommage à Héloïse et Abelard. Trop mignon...Cette fois, il n'avait pas perdu de temps avec les mises en scènes sophistiquées de circonstances il avait fait dans l'efficacité. Il avait commencer par saigner le jeune homme brutalement, bestialement devant sa fiancée tremblante. Puis rapidement, il l'avait envoyée le rejoindre, il n'aurait pas voulu les laisser trop longtemps séparés, l'amour, toujours l'amour... Il avait ensuite quitté le cimetière en laissant les deux cadavres exangues tendrement enlacés. Un esthéte cet Hubert qu'on vous dit !!

De retour chez lui, le ventre plein et le coeur léger il pris une petite douche rapide histoire de se débarasser de l'odeur pestilencielle que ce zombie avait laissé sur lui. Puis il alla se servir un petit verre de whisky, une bouteille de ses reserves spéciales rapportées d'Irlande, l'une de celles qu'il ne sortait que lorsqu'il avait vraimnet besoin de se remettre les idées en place.
C'était quoi cette histoire ? Il n'avait jamais croisé une telle horde de zombies aggressifs dans les catacombes. Cela lui rappelait l'époque lointaine des grands affrontements entre les seigneurs de l'ombre, l'époque légendaire ou les dragons, les vampires et autres créatures de la nuits vivaient ouvertement au milieu des hommes et s'affrontaient violement pour la domination du monde. Cela faisait déjà bien longtemps que tout cela était révolu. Aujourd'hui, les créatures de la nuit vivaient sous des identités d'emprunts en planque en prenant bien garde de ne pas se faire remarquer. Avec le developpement des technologies, les hommes avaient peu à peu pris le pouvoir, tout doucement, sans bruits. Au fil des siècles, ils c'était fabriqués une nouvelle mythologie ou la science avait remplacé la magie et ou les démons d'autrefois n'avaient plus leur place. Après ces réflexions quelques peu nostalgiques sur le bon vieux temps, Hubert vida son verre, s'étira longuement et ouvrit la fenêtre en grand. Quelque chose lui disait qu'il allait avoir la visite de Rosa incessament sous peu, alors autant prendre les devants et éviter qu'elle bousille la fenêtre comme à son habitude.





dimanche 9 septembre 2007

Déboires

Il s’enfonça dans les ténèbres. Les catacombes, c’était son un underground à lui. Il se dirigea vers Les Arènes de Chaillot, le cinéma de la Mexicaine De Perforation. Depuis que la police l’avait démantelé, forcément la qualité de la pitance avait radicalement baissé, mais on trouvait toujours un ou deux zozos qui se croyaient cool, prêts à être dégustés.

Il entendit au loin une patrouille de cataflics. Pas prêt de se faire attraper, Hubert se planqua dans une galerie annexe. En théorie, les bergers allemands ne le sentaient pas, sauf, que concession à sa coquetterie, Hubert usait plus que de raison de différents parfums pour hommes. Il évitait en général de dévorer du poulet. Ca causait trop de problèmes pour la profession. Et il y avait toujours un ou deux culs bénis dans la police – des chasseurs professionnels – pour aller lancer une battue anti-vampires, sous prétexte de traque au serial killer. La dernière s’était soldé par une la destruction du Comte de Montempois, grand saigneur de Paris. La patrouille passa au loin. Il repris son chemin.

A mesure qu’il s’approchait du cinéma clandestin, il sentait qu’il y avait de quoi chasser. Quelques éclats de rires au loin. Ca fleure bon l’humain. Bingo. Il tombe sur trois idiots en train de se descendre une bouteille de whisky devant un DVD. Des jeunes de bonne famille, très XVIème. Des mets de choix, élevés au veau et à la crème dès leur plus tendre enfance.
- "Alors, les enfants. Ca boume ?" dit il d'une voix glaciale.
Les petits sont terrifiés. Ils commencent à courir. Hubert apparaît alors doucement dans la lumière. Son profil élégant se découpe distinctement sous le projecteur, dans son jean à une blinde et avec ses lunettes de soleil. Les gamins se renfrognent un peu à la vue de cette silhouette qui semble familière. L'un d'entre eux s'aventure.
- "ahh. Ca va, man ? Tu veux un peu de Whisky ?"
Sans un mot, Hubert fait quelque pas dans le cinéma. Plus aucun goût. Ces crétins étaient en train de se faire un très quelconque Seigneurs des Anneaux. Au moins la Mexicaine de Perforation projetais des films noirs plus distingués. Tout se perd en ce bas monde.
Hubert repris d’un cinglant :
- "Non, merci. J’ai juste un peu faim."
Il contemple gamins. Polo Ralf Lauren, col relevé. Mèche blonde. Heureusement, aucun ne portait de croix autour du cou. C’était le problème avec les gamins du XVIème. Ils restent là sans un mot. Cloués. Hubert éclate de rire.
- "Euuh. On peut partir si vous voulez, M’sieur. On va vous laisser tranquille" , reprends le plus courageux d’entre eux.
- "Tout va bien, mon poussin…"
Il ouvre la bouche et découvre ses crocs. Il rétracte et sors ses griffes, un de ses tics favori.
Il lit l’horreur sur leurs visages. L’un d’entre eux écarquille soudain les yeux de surprise.

Hubert sent une douleur qui lui déchire l’épaule. Il fait volte face. Un zombie est en train de le mordre. Hubert lui arrache la tête de son autre bras, resté valide. Le corps du zombie continue à l’agripper, la tête reste accrochée à son épaule, toujours en train de le lacérer. Hubert réalise que son assaillant n’est pas tout seul. Une bonne dizaine de zombies son tapis dans l’ombre, et s’approchent.

Son sang ne fait qu’un tour. Ca sens mauvais. Et pas seulement le mort-vivant avarié. Hubert lâche la bête qui est en lui. La prédation civilisée c’était fini.

Il se jette contre le mur pour se débarrasser de la tête qui continue à le mordre. Le crâne explose dans un jet fétide, emportant au passage un bout de son cachemire. La mâchoire reste incrustée dans son épaule – mais arrête de le mastiquer. Il fait face à une bonne dizaine de cadavres animés, se dirigeant vers lui. Ils ne sont pas tout frais – certains affichent une garde robe affreusement année 90 avec T-shirt Curt Cobain, jeans grunges, et des corps en putréfaction avancée. Mais qu’est ce qu’ils font là ? Pas le temps de se poser de question.

Hubert se lance dans la mêlée. D’un coup de griffe il en découpe un en deux. Les jambes continuent à lui donner des coups de pieds, tandis que le haut du corps continue à sautiller bêtement. Plusieurs bras s’agrippent à lui. Il en arrache un et s’en sers de massue pour distribuer des pains à tout va. C’est solide le zombie. Et surtout accroché à ce qui lui reste de vie. Hubert fait exploser les crânes à tour de bras. Une mandibule reste accrochée à sa jambe lui emportant un bout de mollet et de son jean Dolci et Gabbano. Un jean neuf ! Il allait payer. Hubert lance un coup de pied qui décapite net l’énergumène.

Les trois gosses sont paralysés et restent à l’écart, trop effrayés et ne comprenant pas ce qui leur arrive. Un zombie par erreur s’en prend à l’un d’entre eux et se met à lui croquer les tripes. Le petit s’époumone de douleur alors que ses deux compagnons sont frappés de catatonie.

Hubert sens bien que ses adversaires sont préparés – et un peu trop nombreux pour lui tout seul. Une retraite en bon ordre sur des positions préparées à l’avance s’impose. Enfin, un sauve qui peut. Les zombies, même décidés, ça reste assez lent. Et pas très malin.

Il se jette vers les hauteurs de la salle d’un bond de cinq mètre et s’accroche aux conduits électriques du plafond. Les zombies, faute de cible dévorent ce qu’il reste des gamins. Il observe la scène d’un air désolé. Quel gâchis. Il continue à ramper au plafond tandis que les zombies mugissent en bas. Une bouche d’égout se dessine. D’un coup de poing il la fait voler et sort avenue d’Iéna.

mardi 4 septembre 2007

Hubert & Cie (7)

Phil était salement en rogne… il tournait en rond dans son bureau son oreillette bluethooth greffée à l’oreille à éructer dans un sabir franco américain intelligible uniquement pour les initiés. Malheureusement pour lui, Hubert en faisait parti.
Au bout de quinze minutes de ce régime ayant pour principal objectif d’humilier ses visiteurs, il s’arrêta et se retourna. Hubert, impassible, mâchouillait les branches de ses lunettes.
-« Putain, Hubert c’est quoi ce merde??? On est fuking late sur les dilais de remise sur Boriéal !! Fuck man, move your ass !!! I need le trévail asap man !!”
De retour dans son bureau, Hubert, s’affale dans son confortable fauteuil en cuir (une antiquité qu’il traînait partout avec lui depuis des siècles, il était sentimental Hubert) et balance les pieds sur la table comme tout bon publicitaire qui se respecte. Il allait quand même falloir qu’un jour ou l’autre il se décide à s’occuper de ce boulet de Phil. Il pouvait quand même pas se laisser éternellement pourrir par ce nain végétarien sans réagir. Malgré un certain flegme, Hubert avait plutôt le sang chaud pour un vampire.

Il n’avait malgré les simagrées de son boss pas du tout envie de travailler et de toute façon après ses frasques de la veille, il n’y avait pas une équipe créative dispo avant 2 jours. Et puis l’idée que Rosa était de retour en ville, là toute proche, provoquait chez Hubert une sorte de contraction musculaire au niveau de la mâchoire qu’il n’arrivait pas vraiment s’expliquer. Il fallait qu’il se change les idées et c’était pas en restant là à taper une pauvre reco sur les bienfaits de l’huile d’argan sur les ridules naissantes des trentenaires urbaines stressées qu’il allait vraiment se détendre.
Il claqua la porte de son bureau, descendit au parking et enfourcha sa moto en direction de la station Filles du Calvaire. La, en suivant les voies, on trouvait rapidement l’entrée d’un souterrain qui menait aux Catacombes. Il savait qu’il n’aurait pas de mal à faire rapidement quelques rencontre intéressantes et distrayantes : quelques cataphyles en goguettes, un groupe de gamins pré pubères à la recherche de sensations fortes, deux, trois satanistes en pleine messe noire, bref les possibilités étaient larges.
A cette seule pensée, Hubert retrouvait déjà le sourire.