mercredi 29 août 2007

Hubert & Cie (5)

Hubert avait vraiment abusé…il s’était empiffré comme un goret…. Et maintenant il se sentait tout chose. C’est vrai, il avait plus l’âge pour toute cette junk food et puis il fallait vraiment qu’il commence à bouffer à des horaires réguliers parce que cette alimentation anarchique commençait à lui bousiller la digestion. Heureusement que la petite l’avait fait courir, un peu d’exercice ça fait jamais de mal.
Avec tout ça il avait pris du retard dans le boulot et il allait se retrouver avec une vraie charrette et un manque douloureux d’équipe. C’est de sa faute, il peut pas s’empêcher de taper dans les forces vives de l’agence…
Le lendemain après-midi, Hubert ouvre un œil, tend le bras hors de son cercueil Ora Ito au design épuré– il a bien essayé de dormir dans un lit mais on ne change pas aussi facilement d’habitude après 450 ans- pour attraper son black berry et voir à quelle sauce il allait se faire manger. Après toutes ces bâfreries il n’avait toujours pas bouclé le dossier Boréal et il sentait qu’il allait se faire souffler dans les bronches par son boss Phil un ricain subtil à souhait. Et là, horreur absolue, un mail d’invitation à un séminaire de créativité pour les alcools Pimper…. Hubert était effondré. Il avait en horreur ce genre de réunion, non seulement il fallait être affable et souriant mais en plus on devait se lever à l’aube et on ne pouvait rien se mettre sous la dent pendant des jours. Dans ce milieu il était admis de saigner les clients mais seulement au sens figuré.
Bon, le seul truc c’était que la sauterie en question était organisée en Irlande, longtemps terre d’accueil pour Hubert, qu’il connaissait comme sa poche. Ca pourrait lui permettre d’aller saluer la famille, après tout ça faisait un bail.
Hop, une petite douche rapide et il saute dans son uniforme de commercial aux dents longues – jeans avachis à une blinde, pull en cachemire rouge sang à même la peau et lunette de soleil Ray Ban en toutes occasions (ça aurait pu paraitre suspect dans une autre profession mais chez un pubar, ça ne choquait personne). Faut dire qu’Hubert avait un petit côté minette folle de shopping qui tranchait brutalement avec le reste de ces habitudes de vampire.
Une fois prêt, il jette un coup d’œil dans le miroir, le sourire en coin et une mèche brune rebelle en travers du visage. Beau gosse le Hubert ! Surtout pour un type qui affiche plus de 450 ans au compteur. Mais la chasse pratiquée à haut niveau c’est un sport qui conserve…

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